Travaux de renaturation de l’Arnon 2024

Comme bon nombre de cours d’eau en Suisse, l’Arnon n’a pas échappé aux endiguements réalisés massivement au XIXe et XXe siècle. Sur initiative de la Direction générale de l’environnement – Division Ressources en eau et économie hydraulique, un projet de renaturation d’un tronçon de 650 mètres linéaires a été développé sur l’Arnon, sur les territoires des communes de Fiez et de Giez.

Tronçon artificiel à renaturer

Les travaux projetés consistent à supprimer les digues artificielles en bordure de l’Arnon et élargir le lit du cours d’eau afin de permettre de recréer une dynamique naturelle et ainsi favoriser la faune et la flore. Par ailleurs, des étangs seront aménagés en forêt et une nouvelle digue sera créée en bordure du chemin agricole pour protéger les cultures des inondations de l’Arnon.

Les travaux préalables d’abattages d’arbres sont prévus d’être réalisés en janvier 2024. Durant ces travaux, le partie du sentier pédestre longeant le bord de l’Arnon sera fermé et les promeneurs seront invités à longer le chemin agricole en lisière de forêt. Une attention particulière a été portée sur le fait de limiter au strict minimum ces abattages afin de conserver au mieux l’ombrage sur le cours d’eau et les arbres-habitats ayant une valeur biologique importante.

Le chantier de renaturation est prévu quant à lui à partir de juin 2024 et pour une durée de 3 à 5 mois. Une fois les travaux terminés, le public pourra à nouveau profiter du cheminement piétons en bordure de l’Arnon, de même que les places de pique-nique.

 

Tronçon naturel exemplaire, situé en amont

Une renaturation c’est quoi ?

La renaturation consiste à redonner à un cours d’eau artificiel les caractéristiques proches de son état naturel en restaurant au mieux son fonctionnement et son équilibre écologique

Découvrez davantage d’informations sur les renaturations de cours d’eau dans le canton de Vaud

Qui en profite ?

La présence de la Truite lacustre, espèce fortement menacée, fait de l’Arnon une rivière possédant de forts enjeux au niveau de la conservation de la faune piscicole. L’aménagement d’un lit naturel permettra de favoriser grandement cette espèce de poissons. Au niveau des insectes aquatiques, grâce à une bonne qualité des eaux, de nombreuses espèces sont présentes dans l’Arnon, dont plusieurs indicatrices d’une bonne qualité de leur environnement. Malheureusement, sur le tronçon concerné par le projet de renaturation, le lit rectiligne et le manque de structures réduisent considérablement la diversité faunistique. La renaturation permettra d’améliorer cette situation.

Le vallon de l’Arnon abrite quant à lui une petite population de Crapauds sonneurs à ventre jaune, espèce fortement menacée à l’échelle nationale. Cette population ne compte plus que quelques individus et doit être considérée comme étant au bord de l’extinction. La création de mares forestières en bordure de l’Arnon favorisera également cette espèce.

Finalement, les boisements riverains de l’Arnon sont majoritairement des forêts de feuillus à bois durs, dominées par le hêtre et le frêne. Les petites surfaces de boisements comprises dans l’inventaire cantonal des zones alluviales sont quant à elles constituées majoritairement par des boisements de type Aulnaie alluviale (Alnion incanae). Ce milieu naturel a beaucoup régressé au gré des corrections des cours d’eau et est considéré comme vulnérable. La suppression des digues permettra de reconnecter les forêts au cours d’eau et rétablir la qualité de cette forêt riveraine.

Présentation du projet mis à l’enquête

Le projet a été développé par les bureaux suivants :

  • Hydraulique (bureau Gruner)
  • Morphologie et charriage (bureau Hunziker, Zarn & Partner)
  • Environnement (bureaux Maillefer & Hunziker, Aquarius et Akuatik)

Secteur AMONT

Secteur AVAL